
Tu me bouscules
Avec tes béatitudes
Que je n’arrive pas à honorer.
Tu me bouscules
Avec ta loi de Moïse
Et les dix commandements
Que je n’arrive jamais à observer.
Tu me bouscules
Avec tes exigences de la loi nouvelle
Qui me dit
Lorsqu’on te prend ton manteau
Donne encore ta tunique.
Tu me bouscules
Avec ton Notre Père
Qui ne me donne du pain
Que si je le partage et pas plus.
Tu me bouscules
Avec ton aumône
Où tu me demandes de tout donner
Alors que je n’ai rien.
Tu me bouscules
Avec ton jeûne
Où tu me demande
De tout laisser pour te suivre.
Tu me bouscules
Quand tu me demandes d’éclairer la route
Et d’égayer la vie
De mon frère dans le doute.
Tu me bouscules
Quand tu me dis
Que seul l’enfant est assez simple
Pour entrer dans ton royaume.
Tu me bouscules
Quand tu me dis
Laisse tout, viens
Et suis-moi.
Tu me bouscules
Parce que tu ne me dis jamais
Où tu veux me mener
Toi le berger.
Tu me bouscules
Quand tu me dis comme à Zachée
aujourd’hui je vais loger chez toi
Avec les Roms, les émigrés et tous mes autres copains.
Tu me bouscules
Alors que tu sais que je n’ai
Ni soif de ton eau Ni faim de ton pain
Et que tu me dis : viens ! manger chez moi.
Tu me bouscules
Et je n’aime pas ça
Et pourtant je sais que si tu ne le faisais pas
Je m’endormirai sur mon âne
en chemin.