
par Jean-Pierre Frey
Noël
Première lecture
Lecture du livre du prophète Isaïe
« Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu. » (Is 52, 7-10)
Comme ils sont beaux sur les montagnes, les pas du messager, celui qui annonce la paix, qui porte la bonne nouvelle, qui annonce le salut, et vient dire à Sion : « Il règne, ton Dieu ! » Écoutez la voix des guetteurs : ils élèvent la voix, tous ensemble ils crient de joie car, de leurs propres yeux, ils voient le Seigneur qui revient à Sion. Éclatez en cris de joie, vous, ruines de Jérusalem, car le Seigneur console son peuple, il rachète Jérusalem ! Le Seigneur a montré la sainteté de son bras aux yeux de toutes les nations. Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu.
Psaume
(Ps 97 (98), 1, 2-3ab, 3cd-4, 5-6)
R/ La terre tout entière a vu le salut que Dieu nous donne.
Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa main puissante,
il s’est assuré la victoire.
Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations ;
il s’est rappelé sa fidélité, son amour,
en faveur de la maison d’Israël.
La terre tout entière a vu
la victoire de notre Dieu.
Acclamez le Seigneur, terre entière,
sonnez, chantez, jouez !
Jouez pour le Seigneur sur la cithare,
sur la cithare et tous les instruments ;
au son de la trompette et du cor,
acclamez votre roi, le Seigneur !
Deuxième lecture
Lecture de l’épître aux Hébreux
« Dieu nous a parlé par son Fils. » (He 1, 1-6)
À bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes. Rayonnement de la gloire de Dieu, expression parfaite de son être, le Fils, qui porte l’univers par sa parole puissante, après avoir accompli la purification des péchés, s’est assis à la droite de la Majesté divine dans les hauteurs des cieux ; et il est devenu bien supérieur aux anges, dans la mesure même où il a reçu en héritage un nom si différent du leur. En effet, Dieu déclara-t-il jamais à un ange : Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ? Ou bien encore : Moi, je serai pour lui un père, et lui sera pour moi un fils ? À l’inverse, au moment d’introduire le Premier-né dans le monde à venir, il dit : Que se prosternent devant lui tous les anges de Dieu.
Évangile
« Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous. » (Jn 1, 1-18)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia. Aujourd’hui la lumière a brillé sur la terre. Peuples de l’univers, entrez dans la clarté de Dieu ; venez tous adorer le Seigneur ! Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.
Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu. Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.
Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. » Tous, nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ; car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.
Textes liturgiques © AELF
AELF
Homélie
Le Prince de la Paix
Noël, c’est un enfant.
Que peut-on attendre d’un enfant ?
Il faut dire qu’il fut annoncé,
mais sobrement, en Matthieu,
avec une certaine note de tristesse
chez Joseph qui découvre
l’œuvre de l’Esprit
en sa fiancée
mais qui sait assumer
et donner un toit à Marie
et un nom à l’enfant.
Noël, c’est un enfant qui donne la joie
puisqu’il est l’enfant-sauveur,
l’enfant de la réconciliation
de la première alliance avec Dieu et les hommes
et qui deviendra la deuxième alliance
au matin de Pâques.
Noël, c’est un enfant du mystère
car rien n’est fait et tout va se faire.
Comme dit Syméon, le vieux serviteur du Temple :
« Mes yeux ont vu dans les ténèbres
la lumière sur les nations
et mon cœur a compris :
à présent tu peux laisser ton serviteur s’en aller
Car il est là celui que l’on attendait.
Oui, dans les ténèbres, je l’ai vu. »
Noël, c’est un enfant,
le Verbe de Dieu
fait chair en Marie,
la jeune fille de Nazareth,
sans titre et sans dot
mais avec un cœur de service
jusque au bout, sous la croix
où le glaive transpercera son cœur.
Oui ! L’annonce de la naissance de cet enfant
de la gloire de Dieu
résonnera une fois encore
en cette nuit.
Des anges du ciel rameutent
les frustes bergers réveillés en hâte
mais prêts à se laisser surprendre
car la paix, une fois encore,
frappe au cœur des hommes de bonne volonté,
plus que jamais nécessaire
à notre monde vigi-piraté
où l’enfance semble morte.
Alors, au nom de Dieu,
je vous annonce quand même
une grande nouvelle :
l’enfant que nous attendons est né
comme le Prince de la Paix .
A nous de croire en lui
en allant à Bethléem
à la hâte comme les bergers.