
par Justin Inandjo
Le pèlerinage des JMJ a bien débuté le 19 Juillet 2016 pour les jeunes du diocèse de Metz. Le voyage se fit en deux bus qui étaient partis respectivement de Metz et de Saint-Avold. Pour ce qui est des pèlerins de notre secteur, nous avons commencé le voyage vers 20h 30 à partir de Saint-Avold. C’était déjà la grande joie pour la plupart des jeunes de se retrouver et pour d’autres de faire connaissance avant le départ du bus.
Un long trajet nous attendait car il fallait traverser une bonne partie de l’Allemagne avant d’entrer en Pologne. Quelques 19 heures de voyage avant d’arriver à notre première destination ! Les pèlerins ont profité de ce long trajet pour faire ample connaissance. L’aventure a véritablement commencé avec la prière du soir, qui nous a tous lancés dans l’esprit fraternel des JMJ. La nuit a été un peu agitée, même si certains d’entre nous ont réussi à dormir quand même.
Une fois arrivés, nous avons pu rencontrer nos familles d’accueil qui, disons-le clairement, nous ont tous gâtés. La grande difficulté ici était la barrière de la langue car il fallait mettre ensemble des mots français, anglais, polonais et même des gestes, sans oublier les traductions Google, pour pouvoir communiquer. Mais que les Polonais sont accueillants et généreux ! En ce qui me concerne, nous étions 7 (5 prêtres et 2 séminaristes) dans la même famille qui a été très généreuse envers nous. Cette journée s’est terminée par une soirée de prière organisée dans l’église la plus ancienne de Belchatow. La maire, les prêtres et les jeunes Polonais nous ont chaleureusement accueillis. La première journée à Belchatow s’est achevée en chants et dans la bonne humeur.
La journée suivante fut, quand à elle, une journée intense. Heureusement que les Messins avaient commandé le beau temps pour les différentes activités au programme ! Entre les visites de l’usine électrique PGE, de la mine de charbon, de l’oratoire Saint Jean Paul II ou encore du musée, nous avons pu avoir des explications sur toutes « ces richesses » de la ville de Belchatow. A 10h 30, c’était la messe, présidée par notre évêque Monseigneur Jean-Christophe Lagleize, messe de la solennité de Sainte Brigitte de Suède, que le Pape Jean Paul II a nommée co-patronne de l’Europe. Dans son homélie, Monseigneur a invité les fidèles, surtout les jeunes, à réfléchir sur leurs vocations.
Le jour suivant, nous avons fait le pèlerinage le plus populaire de Pologne, celui de Czestochowa. Nous étions partis vers 8h 15 pour une bonne heure de route et avions ainsi commencé notre pèlerinage à 4 km de Czestochowa. Après avoir salué l’icône de la Vierge Noire, nous sommes allés tout de suite dans la basilique attenante pour la messe en français présidée par Monseigneur Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise.
C’est seulement le lundi 27 juillet que nous nous sommes rendus à Cracovie. Là nous avons rencontré les pèlerins de Metz et de Saint-Avold, qui ne sont venus que pour les journées à Cracovie. Nous étions logés à Trzebinia Siersza, à 60 km de Cracovie, dans une école où nous avons dormi à même le sol et où il fallait faire la queue pour les toilettes et douches, et que sais-je encore... Quelle belle expérience cependant, et surtout dans l’esprit des JMJ !
Le lendemain, notre évêque nous a rejoints pour nous faire un petit mot d’introduction aux JMJ. Il nous a indiqué quelques sanctuaires à visiter à Cracovie, sans oublier de nous encourager à aller à la rencontre des autres jeunes, et surtout à vivre ces JMJ comme une expérience de foi : « Laissez vous brûler par ce Soleil d’Amour qu’est le Seigneur », nous a-t-il dit. Ensuite, pour nous, ce fut le baptême de feu : il nous fallait prendre le bus de la paroisse à la gare de Trzebinia, puis un train jusqu’à Cracovie, sans nous tromper de bus ni de train, ni de correspondance ! Ici encore, malgré le bon travail des organisateurs, il y avait à tous les arrêts des queues et des bousculades pour pouvoir avoir accès aux transports.
Oui, il y avait vraiment du monde à ces JMJ, environ 2,5 millions de personnes. A tel point que pour manger dans les restaurants (avec nos tickets repas), il fallait marcher longtemps et faire de longues queues. Et là encore, nous n’étions pas sûrs de pouvoir accéder au restaurant ! Longues queues et bousculades aussi pour accéder à certains endroits des célébrations liturgiques ! Mais tout ceci a été vécu dans l’esprit des JMJ, où personne ne s’attendait au grand confort : « Après tout, c’est un pèlerinage, alors je vis ces situations pas très faciles comme des bénédictions », me confiait au cours d’une longue marche un jeune qui apparemment était à bout de forces.
Il faut le reconnaitre, la Pologne a très bien organisé ces JMJ. Parmi les facteurs qui ont contribué à cette réussite, il y a cette grande foi catholique pratiquée par la majorité des Polonais. « Nous avons la chance d’avoir maintenant à la tête de notre pays des dirigeants catholiques », nous disait notre famille d’accueil. La plupart des Polonais sont encore des catholiques pratiquants. En effet, la première semaine, étant logés dans une paroisse rurale, nous avons constaté à notre grande surprise qu’il y avait trois messes le dimanche. A chacune, l’église était pleine ; il y avait même un écran géant dehors pour ceux qui n’avaient pas de place à l’intérieur.
C’est la 4e fois que je participe aux JMJ, mais c’est la toute première fois que je m’y rends sans me soucier de demander un visa. D’ailleurs, nous sommes allés en bus et non pas en avion comme les fois précédentes. Une autre chose inédite pour moi à ces JMJ de Cracovie, c’est de voir flotter, parmi tant de drapeaux, celui du Togo. Ma joie a été plus grande encore de constater que le groupe qui portait le drapeau togolais était celui des SMA, NDA et de l’Amicale. Ce groupe était organisé par les confrères SMA Polonais en mission en Tanzanie, au Togo et en Pologne. Bravo à tous ceux qui ont contribué à organiser ces journées SMA, NDA et Amicale dans le cadre des JMJ ! Une belle initiative à encourager et à perpétuer car ensemble on est toujours plus fort !
En réalité, les JMJ sont des rencontres qui aident ceux qui y participent, surtout les jeunes, à approfondir leur foi et leur engagement missionnaire dans la vie en général et dans la vie chrétienne en particulier. En effet, que se soit à travers les enseignements reçus, les différentes célébrations liturgiques ou les rencontres interpersonnelles, nos jeunes ont toujours été édifiés par les JMJ. Jeunes ou moins jeunes, on se rappellera pour longtemps que le Pape François n’a cessé, tout au long de ses interventions lors de ces JMJ, de nous appeler à nous engager contre les souffrances du monde. Oui, le Saint Père a lancé un appel provoquant lors de la soirée finale des JMJ, exhortant tout le monde, mais les jeunes avant tout, à ne pas vivre comme des « abrutis » mais à quitter « le divan » et se chausser de« crampons » pour « changer le monde » car « notre réponse à la guerre », c’est « la fraternité », nous dit le pape François.
C’est avec ce message de paix, de joie et d’amour que l’évêque de Rome renvoya les pèlerins dans le monde entier en leur disant : « Soyez miséricordieux comme votre père du ciel est miséricordieux ». Soyez de vrais apôtres de la paix, de l’amour et de la miséricorde dans notre monde habité par la haine et la vengeance !