
par Jean-Pierre Frey
A Nazareth,
il y avait la jeune fille,
« die Unbefleckte »,
sans tache originelle,
qui va devenir la théotokos,
la mère de Dieu. Et ce n’est pas rien
de porter l’enfant-Dieu
qui a fait tressaillir de joie
dans le sein de sa mère
Elisabeth la cousine
l’autre prophète,
l’annonciateur
qui préparera le chemin
du Messie-Sauveur.
à Bethléem,
la cité royale,
dans une étable entouré de bêtes,
il y avait la mère qui le mit au monde
le Messie-Sauveur
par une nuit glaciale
avant de fuir dans la lointaine Egypte,
où ses ancêtres avaient séjourné
longtemps comme esclaves.
A Cana, aux noces, il y avait sa mère.
C’est encore la porteuse de Dieu,
préoccupée comme une mère,
ce qui lui a permis de faire le premier signe
avec ce vin délicieux
qui emporta la foi de ses disciples !
Et il y eut des moments dans sa vie
où elle fut emportée par sa famille
pour ramener à la maison
le Messie d’Israël méconnu et inconnu
mais elle était silencieuse.
Et bien plus tard,
sur le chemin vers le supplice,
il y avait sa mère.
qui accompagnait son fils
sous la croix, en silence et en pleurs.
Il y avait Marie la théotokos,
la porteuse de Dieu,
avec des femmes connues et méconnues.
Et, délicatesse filiale suprême de son fils
avant d’expirer,
il confie sa mère au bien-aimé disciple,
ce Fils qui enfin la reconnaît
comme sa mère,
et non plus comme simple femme.
C’est la réponse à sa réplique de Cana :
« femme, que me veux-tu ? »
Un peu tard ou juste à l’heure
pour assister et s’associer au dernier soupir du Fils,
de son Fils Vers le Père.
Entre tes mains je fais le don de ma vie.
Et Tout est achevé
Que tout soit fait selon ta parole.
On la retrouvera dans la communauté,
au matin de la Pentecôte.
Mais.cela fait si longtemps
qu’elle-même a été saisie par l’Esprit
comme servante et mère de Dieu,
bénie entre toutes les femmes,
la vraie porteuse de Dieu
qui toujours sera pour nous exemple
et surtout mère.