
par Nestor Nongo Aziagbia
Conformément aux dispositions des Constitutions et Lois (CL n° 98), le Conseil Plénier s’est réuni cette année, sur convocation du Supérieur Général, à la maison SMA de Cadier-en-Keer aux Pays-Bas du 24 mai au 4 juin 2010. Tous les membres constitutifs étaient présents, sauf le Supérieur du District-en-Formation d’Inde, Francis Patrickson, qui a connu quelques difficultés à obtenir son visa. En ce qui me concerne, je remplaçais Jean-Paul Eschlimann.
Ma participation relevait ainsi de l’innovation introduite par Jean-Paul lors de sa prise de fonction en tant que Supérieur du District de Strasbourg. Il souhaitait imprimer un caractère de collégialité dans la représentation aux grandes rencontres SMA. Aussi, l’année dernière au Conseil Plénier qui s’était tenu à Dromantine en Irlande, il se fit représenter par Marcel Schneider. Le message étant entendu, ma présence à ce forum, qui rassemble en temps normal le Conseil Général, les Supérieurs des Provinces, des Districts, des Districts-en-Formation et quatre représentants des Supérieurs Régionaux, ne suscita guère d’émoi.
Le Conseil Plénier s’est étalé sur une douzaine de jours. Après l’ouverture solennelle par le Supérieur Général, Kieran O’Reilly, les travaux commencèrent avec un temps de réflexion spirituelle, animée par Timothy Cullinane, le Régional sortant de la Région Sud du Nigeria, sur le thème de : « Être missionnaire aujourd’hui dans la lignée de Mgr de Brésillac ». Le Père Tim a rappelé dans sa prédication la nécessité de retrouver le zèle missionnaire de notre Fondateur. Il s’agit de revenir à la source, de garder vive la vision et la flamme du Fondateur. On pourrait relever, dans cette présentation, la préoccupation constante d’injecter dans nos différentes structures l’esprit qui nous caractérise en tant qu’Institut de vie apostolique.
Dans la suite, certains membres du Conseil Général ont présenté différents rapports sur le dernier Synode pour l’Afrique et les relations avec les associés laïcs au sein de la SMA. Kieran a conçu le Synode comme un processus qui comprend plusieurs étapes qui vont de la convocation jusqu’à sa réception. Quoi que certaines déficiences puissent être déplorées dans la préparation de ce Synode, il a insisté pour que la SMA en tire les conséquences pour sa mission et pour l’évangélisation en Afrique. C’est à ce niveau que l’engagement de la SMA auprès des partenaires en mission est indispensable. Il convient par ailleurs d’investir le domaine de Justice, Paix et Intégrité de la Création (JPIC).
En ce qui concerne les relations avec les associés laïcs, Tom Wright est revenu sur la rencontre internationale qui s’est tenue à Cadier-en-Keer, où les laïcs manifestaient leur détermination à davantage collaborer pour la conception et la réalisation de projets communs en lien avec la SMA.
Au terme du rapport financier présenté par l’économe général, le Père Jarlath Walsh, et les rapports des autres membres du Conseil Plénier, les travaux ont été ensuite conduits par le Vicaire Général, Jean-Marie Guillaume, qui a aussitôt réparti les participants en trois groupes :
Groupe A : Activité apostolique, formation, spiritualité et style de vie.
Groupe B : Administration et structures
Groupe C : Solidarité financière.
La méthodologie est connue. Jean-Marie a davantage privilégié les travaux en groupes. Chaque groupe a produit un document qui a été voté à l’assemblée plénière au cours de laquelle Kieran a déclaré clos les travaux du Conseil Plénier 2010. En attendant la publication officielle des textes, il convient de retenir les points suivants.
La vacance au niveau du Conseil Général : la promotion du Supérieur Général, Kieran O’Reilly, comme évêque de Killolae en Irlande a créé dans le Conseil Général un vide qu’il faut nécessairement combler. Le Vicaire Général, Jean-Marie Guillaume, assumera par intérim les fonctions du Général pour le reste du mandat, c’est-à-dire jusqu’à la prochaine Assemblée Générale en 2013. Toutefois, un processus électoral vient d’être lancé pour la désignation d’un Conseiller Général. Toute personne intéressée à ce poste de service au sein du Conseil Général peut se faire connaître au Supérieur du District avant le 1er septembre de cette année. Les différents noms seront transmis au Conseil Général en vue de la constitution d’une liste qui sera soumise aux suffrages des membres du Conseil Plénier.
L’élaboration des critères qui président à l’établissement et à la réduction d’une Région : il faut désormais un minimum de 12 confrères pour créer ou maintenir une Région. Dans la perspective de cette directive, les Régions en difficulté sont réduites en Communautés SMA et placées sous la tutelle du District-en-Formation en Afrique auquel ces dernières sont rattachées. Aussi les Régions du Libéria et du RDC sont-elles réduites en communautés sma et placées respectivement sous la tutelle du District-en-Formation du Golfe de Guinée (DFGG) et du District-en-Formation des Grands Lacs (DFGL).
L’établissement d’un fond de mission et de formation.
L’érection d’une maison d’accueil pour les étudiants francophones en philosophie à Lomé au Togo, d’un programme d’orientation pour les candidats anglophones de l’Afrique de l’Est à Kabwe en Zambie et l’extension de la maison de formation de Nairobi au Kenya pour l’accueil des étudiants anglophones de l’Afrique de l’Est en philosophie.
L’établissement d’une grande collaboration entre les anciennes et les jeunes entités en vue du maintien et du développement de la SMA en Amérique du Nord et en Europe. Cette collaboration se fera de manière transparente autour des projets spécifiques et dans des conditions garanties par un contrat. Les projets à cet effet seront présentés au Conseil Général pour le 1er janvier 2011. Une évaluation en sera faite à l’Assemblée Générale 2013.
L’intensification d’une étroite collaboration avec les membres honoraires et les laïcs dans l’esprit du document La SMA et les associés laïcs.
En dehors des travaux qui ont mobilisé les participants la plupart du temps, le provincial des Pays-Bas, Jos Pijpers, et le Supérieur de la Communauté de Cadier-en-Keer, Koos Janssen, ne se sont pas ménagés. Ils ont tout fait pour nous rendre le séjour agréable : des temps de convivialité tous les soirs avec les confrères de la Communauté, une soirée chorale de haute gamme, une introduction aux moyens de technologie moderne dans leurs applications à la mission, une première sortie à S’Hertogenbosch, Bois-le-Duc, où la découverte de cette ville pittoresque nous a successivement menés d’une promenade sur les canaux à la visite de la cathédrale saint Jean. La journée s’est terminée par la visite de la fonderie de cloches d’Asten.
Un autre jour, l’évêque de Limburg, Mgr Franz Kamphaus, nous a honorés de sa présence. Dans ces rencontres culturelles, je ne manquerai pas d’évoquer la soirée barbecue chez un ami des Pères SMA. Il nous a fait visiter sa cave à vin qui est représentative de la spécificité hollandaise en ce domaine. En effet c’est une grotte qui serait une ancienne carrière. Ce qui est sûr c’est qu’elle a abrité des parachutes lors de la deuxième guerre mondiale.
Je n’oublierai pas non plus l’émotion partagée par les confrères lorsque le groupe a fait un détour par la grotte mariale où nous avons confié Kieran dans sa nouvelle mission et toute la Société par l’intercession maternelle de Marie à l’amour du Christ. La visite du cimetière de guerre américain de Margraten fut aussi un moment de grande émotion.
En ce qui me concerne, j’ai particulièrement apprécié la visite que j’ai effectuée en compagnie de Pierre Richaud, José-Ramon Carballada et d’Alexis Bassoma à Chanly. Ce fut comme un retour à la source, tant une grande partie de la mémoire de la Société des Missions Africaines est associée à ce village belge. Même si les propriétés de Chanly et d’Ave n’appartiennent plus à la SMA, j’ai trouvé important d’avoir effectué ce pèlerinage. Je peux désormais mieux me figurer les choses lorsque je relis l’histoire de la SMA et que les confrères qui y ont fait leur noviciat me partagent leurs expériences d’autrefois.
En revisitant ces lieux qui évoquent beaucoup de souvenirs pour les anciens, je formule la conviction selon laquelle la mission de la Société des Missions Africaines n’est pas morte ; elle se poursuit aujourd’hui, mais autrement. Tel est le signe que j’ai perçu du Conseil Plénier qui est source d’espérance même si les défis auxquels la Société doit faire face sont nombreux.
Avant de se disperser, le Conseil Plénier s’est donné rendez-vous à la maison provinciale des Etats-Unis à Tenafly du 31 mai au 8 juin 2011.