
par Nestor Nongo Aziagbia
Sainte Marie, Mère de Dieu
1 – Lectures [1]
Première lecture
Lecture du livre des Nombres (Nb 6, 22-27)
Vœux de paix et de bonheur
Le Seigneur dit à Moïse :
« Voici comment Aaron et ses descendants béniront les fils d’Israël :
Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! C’est ainsi que mon nom sera prononcé sur les fils d’Israël, et moi, je les bénirai. »
Psaume : 66, 2b.3, 5abd, 7.8b
R/ Que Dieu nous prenne en grâce et qu’il nous bénisse !
Que son visage s’illumine pour nous ;
et ton chemin sera connu sur la terre,
ton salut, parmi toutes les nations.
Que les nations chantent leur joie,
car tu gouvernes le monde avec justice ;
sur la terre, tu conduis les nations.
La terre a donné son fruit ;
Dieu, notre Dieu, nous bénit.
Et que la terre tout entière l’adore !
Deuxième lecture
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Galates (Ga 4, 4-7)
Le Fils de Dieu, né d’une femme
Frères, lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils ; il est né d’une femme, il a été sous la domination de la loi de Moïse pour racheter ceux qui étaient sous la domination de la Loi et pour faire de nous des fils. Et voici la preuve que vous êtes des fils : envoyé par Dieu, l’Esprit de son Fils est dans nos cœurs, et il crie vers le Père en l’appelant « Abba ! ». Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils, et comme fils, tu es héritier par la grâce de Dieu.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 2, 16-21)
Jésus fils de Marie
Quand les bergers arrivèrent à Bethléem, ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après l’avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tout le monde s’étonnait de ce que racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu selon ce qui leur avait été annoncé.
Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.
2 – Homélie
Le prophète Isaïe promettait jadis une année de bienfaits accordés à Israël. C’est la réalisation des bénédictions imparties au peuple selon les instructions données par le Seigneur à Moïse comme en témoigne le livre des Nombres : « Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix [2] ! » Cette formule de bénédiction rappelle sans aucun doute la réponse du Seigneur au généreux dévouement de la communauté des enfants d’Israël envers leur Dieu.
Le peuple se place à dessein devant le Seigneur, lui présente ses souhaits et en appelle à ses faveurs. Israël espère ainsi jouir des bénédictions qui se traduisent par la protection divine. Celle-ci dernière revêt un caractère pratique Israël, en effet, est protégé du malheur, en l’occurrence de la maladie et de la persécution.
Les épreuves, comme la détresse et les tourments, sont généralement considérées comme une marque d’indifférence de Dieu à l’égard de son peuple. Dieu serait absent de la vie de l’homme, qui se sentirait alors délaissé et abandonné. C’est d’ailleurs en ces termes que le Seigneur a instruit Moïse lorsqu’il a manifesté dans sa colère le désir de cacher à Israël son visage : « Voici que tu vas te coucher avec tes pères, et ce peuple est sur le point de se prostituer en suivant des dieux du pays étranger où il va pénétrer. Il m’abandonnera et rompra l’alliance que j’ai conclue avec lui. Ce jour-là même ma colère s’enflammera contre lui, je les abandonnerai et je leur cacherai ma face [3]. » Le visage caché de Dieu est donc l’expression de sa colère et de son désaveu.
Contrairement à cette attitude de refus et d’abandon, Dieu se manifeste plutôt dans sa fidélité et dans son amour. Il est présent auprès de son peuple. Il se révèle à ses enfants, se fait connaître d’eux et les accompagne dans les différentes aventures qu’ils vivent au jour le jour. Israël, en dépit des contrariétés qui peuvent l’accabler, fait ainsi l’intime expérience de l’amour de Dieu. Dans ce contexte de sollicitude, la bénédiction rappelle alors la présence active de Dieu dans la vie de son peuple.
Comment pourrions-nous ne pas faire nôtres ces bénédictions divines, alors que nous nous souhaitons des vœux à l’orée de cette nouvelle année ? Il n’y a pas de meilleur vœu que de vouloir être en présence de Dieu et de se placer sous sa protection. De cette manière, nous entrons dans cette nouvelle année, confiants en l’amour que le Seigneur ne cesse de manifester dans sa largesse à tous ses enfants.
Vivre sous le regard de Dieu et se laisser conduire par son Esprit doit être notre attitude au cours de cette année. L’exemple de Sainte Marie, Mère de Dieu, peut nous inspirer dans cette voie : donnée en modèle aux hommes, elle s’est caractérisée par son attachement au Seigneur. Dans le silence de son cœur, elle méditait les merveilles de son Créateur. Les événements, en ce qui la concernait, n’étaient pas qu’action de grâce. Marie a été aussi confrontée à de nombreux défis et à des incompréhensions de toutes sortes. Alors que nous faisons le bilan de l’année écoulée, sachons reconnaître le doigt de Dieu dans les différents événements qui ont marqué notre vie, sa proximité avec nous, les appels qu’il nous adresse et les dons qu’il nous offre. Tendus vers le Seigneur, laissons-nous éclairer par sa lumière et guider par son Esprit.