
par André N’koy Odimba
Ce fut ma première participation à une Assemblée Générale SMA. Je découvrais la méthodologie de travail fondée sur la recherche des défis, la définition des priorités et l’élaboration des plans d’action.
J’avais déjà rencontré, pour une fois au moins, 65% des participants, dont trois étaient de ma promotion de noviciat de 2000. L’internationalité, l’inter-culturalité et l’écart d’âge entre les délégués ont fait la richesse de cette fraternité vécue pendant les 25 jours des travaux. Je suis sorti de cette Assemblée Générale marqué par trois idées principales.

Premièrement, je réalise compte que le défi de la mission de l’Eglise est toujours d’actualité. Dans nos échanges, une expression forte de retour à l’authenticité de la mission SMA née de l’inspiration de Mgr de Marion Brésillac s’est manifestée. Bien entendu, il ne fut pas question de retourner à la notion des frontières non encore visitées par l’Evangile, ou à celle des pauvres n’ayant jamais entendu parler du Christ… Mais il s’agissait de voir dans quelle mesure la réalité géographique demeure présente dans la définition de la mission aujourd’hui et comment elle prend en compte les données sociologiques des peuples déchristianisés, oppressés par l’exploitation du capitalisme marchand, souffrant de conflits en tout genre et même de l’extrémisme religieux, qu’il soit chrétien ou pas, catholique ou protestant. Le concept de première évangélisation cher à la SMA est invité aujourd’hui à cohabiter avec celui de nouvelle évangélisation, sinon à céder à celui de mission tout court.

Deuxièmement, il s’agit du défi de l’autorité au sein de la SMA. Traditionnellement, les Provinces et Districts sont responsables de la mission et de la gestion du personnel à leur disposition. Le tarissement des vocations au nord et l’ouverture de la Société aux confrères issus de l’hémisphère sud obligent à un fonctionnement différent. On a senti la volonté de mettre en place une autorité centrale forte, incarnée par le Conseil Général, qui se chargerait de coordonner la collaboration entre les entités, notamment dans les domaines de la gestion de personnel et de la formation initiale et continue, ou encore dans celui de l’animation missionnaire et des défis de la mission en Afrique et hors d’Afrique.

Enfin, la solidarité financière ne doit pas se transformer en une simple assistance. Actuellement, la quasi totalité du fonctionnement des entités du sud est prise en charge par les structures du nord. Nous gardons en mémoire que ces finances sont l’héritage de plusieurs générations de confrères qui ont quêté pour les missions, et le fruit de la générosité des fidèles chrétiens d’Europe et des Amériques pour contribuer au développement des communautés chrétiennes en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud. Ces finances doivent être gérées dans la transparence et la justice. Par ailleurs, les entités du sud sont invitées à atteindre un niveau d’autonomie relative fixé à 75% de leur budget de fonctionnement à l’horizon 2019.

Ces défis sont des signes d’espérance pour la mission d’aujourd’hui et de demain. Ils rejoignent le thème de l’Assemblée Générale 2013 : La Mission SMA aujourd’hui, sa vision et ses défis pour l’avenir.

Photo André N’Koy